Le décodage de l'ADN a permis l'essor des tests génétiques et ces derniers deviennent accessibles au grand public via Internet. Ces tests permettent de confirmer le diagnostic de certaines affections, d'en dépister et même de prédire un risque de développer des maladies. Ils laissent aussi entrevoir des possibilités de thérapies géniques, de régénération cellulaire, de clonage.
Il est important que les acteurs du système de santé connaissent les applications de ces tests, les risques, bénéfices et les limites de ces dépistages génétiques, les lois qui les encadrent et les enjeux économiques qui en découlent.


Ce blog est créé dans le cadre du Diplôme Universitaire de Journalisme Médical de l'université Paris Descartes. Nous essayerons d'aborder les sujets sous forme d'articles journalistiques et attendons vos commentaires.


15 févr. 2008

Les juges, les affaires criminelles et l'ADN

L'ADN est le meilleur outil d'identification qui soit. Grâce à lui, la police judiciaire peut identifier un individu, rapidement et avec peu d'échantillons. Grâce à lui, l'identification d'un corps peut devenir possible, suite à une catastrophe naturelle, un attentat ou un accident.
Les tests de filiation sont également utilisés, en France, dans le cadre d'une procédure judiciaire.


Recherche de filiation

Les tests ADN sont utilisés dans les recherches de filiation. Le contexte général peut être une affirmation ou une contestation de paternité.
En France, la loi de bioéthique du 6 août 2004 indique très clairement que le recours à un test de paternité ne peut être envisagé que sur décision de justice.
Une commande de test de paternité via Internet peut entraîner une saisie par les douanes. Une commande est également passible d'un an d'emprisonnement et 15 000 € d'amende selon l'article 226-28 du Code Pénal. Dans d'autres pays francophones, comme la Suisse, la Belgique ou le Canada, ces tests sont autorisés.
Cas frappant dans ce domaine : on se souvient que l'exhumation du corps d'Yves Montand a permit de rejeter le lien de parenté entre Aurore Brossard et le chanteur.


Criminalistique

L'ADN permet l'identification des individus. Le long de notre génome, une base diffère toutes les 1000 bases. Sachant que notre génome comporte trois milliards de paires de bases, notre génome est différent de celui de notre voisin pour 3 millions de paires de bases.

La réalisation d'une empreinte génétique est effectuée en criminalistique, dans le cadre d'une affaire judiciaire ou criminelle. Sur la « scène du crime », la police judiciaire recherche des tissus biologiques. Cette phase est très critique, il faut prélever sous scellé tout ce qui peut l'être. Voici quelques exemples d'objets pouvant servir de pièces à conviction, et sur lesquels il est possible de prélever des cellules :

Afin d'éviter toute « contamination » de l'ADN à tester par le préleveur, la police judiciaire a un équipement spécifique : une combinaison, une coiffe, des gants et un masque.

L'identification de l'ADN se fait en laboratoire. Des protocoles rigoureux sont appliqués. L'analyse ADN présente un double avantage : celui de nécessiter de petits échantillons, et celui de rendre des résultats rapides, en 24 à 48 heures.

En 1998 est créé un fichier centralisé des empreintes génétiques : le Fichier National Automatisé des empreintes génétiques FNAEG. C'est suite à l'affaire Guy Georges (le tueur de l'Est Parisien) que la nécessité de centraliser les empreintes génétiques a été révélée. Le lien entre ses crimes n'avait, à l'époque, pas été mis en évidence, du fait de l'absence de fichier centralisé.


Catastrophe naturelle, attentat

On utilise les empreintes génétiques pour identifier un individu suite à une catastrophe naturelle, un accident, un attentat. Le prélèvement se fait directement sur le corps.




http://www.senat.fr/noticerap/2000/r3121-1-notice.html

http://www.planetegene.com

Aucun commentaire: